Le Cycle Menstruel : Comprendre et Optimiser sa Santé Féminine
- juliacicerone
- 10 janv.
- 11 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 janv.
Le cycle menstruel est un processus naturel et essentiel dans la vie de chaque femme. Pourtant, il reste entouré de nombreuses idées reçues. Comprendre son fonctionnement permet non seulement de mieux vivre cette période mais aussi d’optimiser sa santé. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le cycle menstruel dans cet article complet.
La plupart des femmes ont une vision altérée de leur cycle, elle l’assimile bien souvent à la période péri-menstruelle. Cette phase n’est pas toujours agréable : apparition de syndrome prémenstruel (douleurs aux seins, irritabilité, troubles digestifs, fatigue, rétention d’eau…), règles douloureuses, abondantes… Nous pouvons avoir tendance à tenir nos hormones responsables de ces désagréments. Ainsi, nous serons tentées de faire taire nos cycles à l’aide d’une pilule contraceptive.
Remettons le responsable à sa juste place : ce ne sont pas les hormones qui sont en cause de ces désagréments, mais le déséquilibre hormonal. Cette nuance à une importance capitale. En effet, ces signes cliniques sont la partie émergée de l’iceberg. Ils nous informent de la présence d’une dysfonction, le corps nous transmet un message à travers ces symptômes.
Découvre ici comment fonctionne un cycle menstruel et tous les atouts que nous apportent nos hormones lorsqu'elles sont équilibrées.
Les idées clés
Le cycle menstruel est tout un processus hormonal qui permet à une femme d’ovuler et de démarrer une grossesse.
Il suit 4 phases : les règles, la phase pré-ovulatoire, l’ovulation et la phase post-ovulatoire, durant lesquelles le cerveau et les ovaires communiquent.
Un cycle menstruel « classique » dure entre 21 et 35 jours. L’ovulation n’a pas forcément lieu le 14ème jour du cycle, ni 14 jours avant les règles suivantes.
Le cycle menstruel démarre à la puberté et s’arrête à la ménopause. Les processus de démarrage et d’arrêt du cycle menstruel prennent des années !
Le cycle menstruel s’arrête pendant la grossesse et sous contraception hormonale. Il peut être entravé en cas de troubles du cycle comme le SOPK ou après un accouchement.
Il existe des solutions, médicales et naturelles, pour apaiser le cycle menstruel.
L'article en Bref
Qu’est-ce que le cycle menstruel ?
Le cycle menstruel correspond à l’ensemble des changements hormonaux qui se produisent dans le corps de la femme pour permettre une éventuelle grossesse.
Ce cycle commence le premier jour des règles et se termine la veille des règles suivantes. On ne débute pas un cycle quand les règles se terminent, mais bien quand elles commencent.
S’il y a fécondation, la grossesse démarre et le cycle sera à l’arrêt jusqu’au retour de couches. En revanche, si l’ovule n’est pas fécondé, l’utérus évacue le “nid” qu’il a construit, donnant lieu aux menstruations et le cycle menstruel redémarre.
Je préfère parler de cycle ovulatoire car c’est bien la qualité de l’ovulation qui nous intéresse. Elle est le gage d’une bonne santé et met en lumière les éventuelles anomalies. Une bonne ovulation est d’ailleurs considérée, par certains professionnels de santé, comme le 5ème signe vital chez la femme.
Le cycle féminin est un phénomène complexe où plusieurs phases et hormones s’alternent. En comprenant votre cycle ovulatoire, vous reprenez le pouvoir sur vos sensations.
La durée moyenne d’un cycle ovulatoire est de 28 jours.
Cependant, cette moyenne ne concerne en réalité que 15% des femmes. Ainsi, on considère qu’un cycle est normal si sa durée est comprise entre 21 et 35 jours.
Les hormones, les chefs d’orchestre
Sans rentrer dans le détail, le cycle ovulatoire est orchestré par quatre principales hormones féminines qui dialoguent entre elles et qui, à différents moments du mois, disent à votre corps comment agir. Elles travaillent de concert. L’une ne va pas sans l’autre et si l’une est perturbée c’est toute la chaîne qui est impactée. Elles influencent ton énergie, ta libido en passant pas l’humeur et la peau. Elles jouent un rôle clé chaque mois.
Au pilotage, se trouve le cerveau (plus précisément l’hypophyse), qui émet deux hormones :
La FSH (hormone folliculo-stimulante) qui fait maturer les follicules (l’enveloppe qui contenait l’ovule)
La LH, (hormone lutéinisante) qui, quand le follicule dominant est prêt à expulser son ovocyte, déclenche l’ovulation.
À l’exécution, se trouvent les ovaires et à l’intérieur les follicules (poche contenant l'ovocyte) :
Ils sécrètent des œstrogènes principalement pendant la première partie du cycle.
Les oestrogènes sont les hormones de la féminité :
Hormone de croissance et prolifération cellulaires
Régule le cycle ovulatoire, fait croître l’endomètre afin de préparer l’utérus en vue d’une grossesse
Développe les caractères sexuelles secondaires féminins (formation de la poitrine, distribution des graisses...)
Indispensable pour le bon fonctionnement du cerveau, des muscles, de la peau, des os, de la circulation sanguine
Lubrification vaginal
Protège de l’insulinorésistance
Modération du métabolisme
Au niveau du cerveau les oestrogènes activent 2 familles de neurotransmetteurs :
La sérotonine
Calme le système nerveux
Confiance en soi
Patience
Stabilisateur d’humeur
Dopamine
Motivation et plaisir
La femme est stimulée dans son désir sexuel, une énergie débordante, bonne santé, effets bénéfiques sur la cognition, la mémoire, la santé mentale.
Une fois l’ovulation passée, le follicule vide appelé corps jaune (ressemble à une bulle jaune au microscope d’où son nom) se met à sécréter de la progestérone.
La progestérone est l'hormone de la sérénité :
Son rôle est de maintenir l’endomètre en cas de grossesse (Referme le col de l’utérus et épaissis l’endomètre )
Apaise le système nerveux
Sommeil réparateur
Régulateur thermique
Inhibe la contraction utérine pour prévenir une expulsion prématurée de l’embryon
Aide à l’utilisation des graisses pour les transformer en énergie
Action anti-inflammatoire
Diurétique naturel
Facilite le fonctionnement thyroïdien
Antidépresseur et anxioletique naturel
Améliore la concentration
Le fonctionnement du cycle ovulatoire en image
Les différentes phases du cycle ovulatoire
Le jeu hormonal que nous venons de voir rythme l’ensemble du cycle ovulatoire qui se divise en quatre grandes phases principales, comparables aux saisons (reflète toute la subtilité du cycle, aussi bien mécaniquement qu’émotionnellement).
Les menstruations : L’hiver
Les menstruations ou les règles, marquent le début d’un nouveau cycle et sont le résultat de l’absence de fécondation lors du cycle précédent. Loin d’être “sales” ou honteuses, elles sont le signe que votre corps fait peau neuve pour accueillir un nouveau cycle.
Ces menstruations sont provoquées par la chute de la progestérone qui intervient en l’absence de grossesse. Le nid qui se construit chaque mois dans l’utérus avec l’épaississement de l’endomètre (autre nom de la muqueuse utérine) n’est alors plus nécessaire et il s’évacue par le vagin.
Cette phase du cycle ovulatoire dure en moyenne entre 2 et 8 jours, et on ne perd que 40 à 80 ml de sang, soit l’équivalent de 2 à 3 cuillères à soupe. Elles peuvent néanmoins être très douloureuses pour certaines femmes (et ce n’est pas normal !).
On qualifie cette phase d’hiver du cycle car elle peut être marquée par une hibernation, un besoin de se replier sur soi, de se reposer et de se préserver pour retrouver l’énergie qui n’est en général pas au rendez-vous.
D’autres saignements et spottings peuvent apparaître au cours du cycle, mais il ne s’agit pas forcément des règles (qui, elles, sont toujours précédées d’une ovulation).
La phase folliculaire ou pré-ovulatoire : Le printemps
La phase folliculaire est une période du cycle ovulatoire durant laquelle les ovaires préparent la maturation des follicules dont un seul sera « l’élu » considéré comme le plus gros et le plus qualitatif. Cette phase durera jusqu’à l’ovulation
Durant la phase folliculaire, une vingtaine de follicules s’activent, sous l’action de la FSH. L’endomètre commence à s’épaissir pour accueillir l’ovocyte, s’il devait être fécondé.
Lors de la phase folliculaire, les œstrogènes montent progressivement. Ceux-ci offrent à la femme une belle énergie, de la motivation, des envies, des projets, de l’assurance, une bonne libido, une belle puissance physique et intellectuelle. Cette âme de guerrière, c’est l’effet œstrogène ! Ces hormones sont à leur maximum autour de l’ovulation. Ovulation power !!! Comment ne pas vouloir la conserver !
Cette montée d'oestrogène provoque la production de glaire cervicale, qui, lorsqu’elle s’écoule par le vagin, permet à la femme de déterminer qu’elle entre dans sa fenêtre de fertilité. Cette glaire est différente des pertes blanches présentes chez certaines femmes tout au long du cycle et est marqueur indéniable de fécondité, que les œstrogènes montent et que le corps prépare l’ovulation. Grâce à la glaire cervicale, une femme est fertile jusqu’à 5 jours environ avant son ovulation.
Cette phase a une durée moyenne de 16 jours.
Mais elle est la plus aléatoire du cycle menstruel, qui peut être très courte, comme très longue.
En effet, dans un cycle court, l’ovulation peut intervenir quelques jours seulement après les règles, ce qui explique que certaines femmes puissent tomber enceinte pendant leurs règles. Mais une phase folliculaire courte, de moins de 10 jours, peut indiquer aussi que l’ovule libéré est immature.
Tandis que dans un cycle long, une phase folliculaire de plus de 25 jours est le signe que votre corps a tenté à plusieurs reprises de libérer un ovule sans y parvenir (c’est souvent le cas dans le syndrome des ovaires polykystiques ou SOPK).
D’où l’importance de bien savoir observer son cycle ovulatoire et notamment ses sécrétions, pour savoir où l’on en est, car le mythe de l’ovulation le jour 14 est loin d’être une science exacte. L’observation de son cycle est donc très intéressant car il vous donne des indices sur le fonctionnement de votre corps.
En termes d’énergie, on qualifie la phase folliculaire de printemps car elle correspond à une remontée de la vitalité, du dynamisme, une ouverture vers l’extérieur et une créativité en effervescence
L’ovulation ou phase ovulatoire : L’été
L’ovulation correspond à l’expulsion de l’ovule dans la trompe utérine, pour qu’il puisse être fécondé par un spermatozoïde. Sa durée de vie est de 18 heures environ.
Durant la phase folliculaire, on a une vingtaine de follicules en course, qui sécrètent de plus en plus d’œstrogènes. Mais il y a en a un qui va maturer plus vite que les autres, être plus gros et sécréter encore plus d’œstrogènes : c’est lui, qu’on appelle le follicule de De Graaf, qui ovulera sur ce cycle. Lorsqu’il est « mûr », le cerveau lance une dose massive de LH pour que ce follicule puisse libérer son ovocyte ! C’est d’ailleurs la LH qui est détectée par les tests d’ovulation, annonçant que l’ovulation est imminente.
C’est la phase la plus courte du cycle. L’ovulation à proprement parler dure le temps de vie de l’ovocyte, c’est-à-dire entre 12 et 24 heures.
Comment l'identifier ?
L’ovulation est identifiable, car elle est accompagnée par un développement de la glaire cervicale qui devient de plus en plus transparente et glissante, et par une remontée du col de l’utérus qui est aussi plus mou et ouvert. Certaines femmes ont aussi un spotting d’ovulation ! Elle est ensuite suivie par une augmentation de la température corporelle, due à la progestérone.
On reconnaît aussi l’ovulation par l’impact qu’elle a sur notre humeur, qui est en principe au beau fixe et qui nous rend rayonnante, attirante et solaire, comme en été ! Par ailleurs, c’est souvent le moment où notre libido est foisonnante (la nature est bien faite !).
Cependant, la phase ovulatoire est plus longue et se caractérise par une grande fertilité durant cette période. Cette phase est également appelée fenêtre de fertilité
Quelle est la différence entre l’ovulation et la fenêtre de fertilité ?
L’ovulation, ne dure que quelques instants alors que la fenêtre de fertilité, quant à elle, est plus longue, pour deux raisons :
Les spermatozoïdes ont une durée de vie pouvant aller jusqu’à 5 jours lorsqu’ils sont dans un environnement favorable, c’est-à-dire en présence de glaire cervicale. Autrement dit, un rapport ayant lieu 5 jours avant la libération de l’ovule peut donner lieu à une fécondation ;
L’ovocyte a une durée de vie de 24 h maximum, donc un rapport ayant lieu le lendemain de l’ovulation peut aussi aboutir à une fécondation. En l’absence de conception, il dégénère et disparaît.
Tout cela nous donne une fenêtre de fertilité maximale de 7 jours, mais en moyenne celle-ci est plutôt de 5 jours.
La phase lutéale ou post-ovulatoire : L’automne
La dernière phase du cycle ovulatoire, appelé phase lutéale ou progestative, démarre après l’ovulation et se termine au premier jour des règles. Elle a une durée fixe entre 11 et 16 jours. Si cette phase est plus courte, alors il est fort probable que l’ovulation n’ait pas eu lieu, qu'elle n'ait pas été suffisamment qualitative ou est le signe d’une insuffisance en progestérone.
La phase lutéale se caractérise par l’augmentation du taux de progestérone produite par le corps jaune, qui n’est autre que le follicule vidé de son ovule (ressemble à une bulle jaune au microscope d’où son nom). Cette hormone contribue au développement de la muqueuse utérine qui permet d’accueillir un embryon, si une fécondation a lieu.
La progesterone est une puissante régulatrice hormonale. Elle module l’action des œstrogènes, des androgènes, module la synthèse de prolactine et favorise la conversion des hormones thyroïdiennes inactives en hormones actives. Grâce à la progestérone, donc à l’ovulation, tous les excès sont tamponnés. Elle favorise également l’apaisement en activant la synthèse de sérotonine et les récepteurs GABA. La femme qui produit suffisamment de progestérone est alors zen, sereine, organisée.
Pendant cette phase du cycle, sous l’effet de la progestérone, la glaire cervicale s’asséchera.
La progestérone a une triple influence que l’on peut observer :
Hausse de la température, qui permet de confirmer que l’ovulation a bien eu lieu ;
Tarissement de la glaire cervicale, qui change brusquement d’aspect et perd son caractère glissant, aboutissant même souvent à une sensation de sécheresse vaginale ;
Redescente du col de l’utérus, qui se ferme et se durcit.
Cette phase démarrant après l’ovulation, elle ouvre deux options :
S’il n’y a pas eu fécondation, le corps jaune va s’atrophier et cesser de produire de la progestérone, entraînant l’élimination de l’ endomètre (le « nid ») qui n’a plus d’usage et provoquant les menstruations. La boucle est bouclée.
S’il y a eu fécondation, la progestérone et les œstrogènes continuent à être produits par le corps jaune qui n’est pas détruit, pour favoriser l’implantation de l’ovule fécondé dans l’utérus, phénomène appelé nidation. Dans ce cas, le corps produit alors une nouvelle hormone, la bêta hCG, bien connue des femmes ayant déjà vécu une grossesse.
S’agissant de votre énergie, cette période peut aboutir sur le fameux syndrome prémenstruel (ou SPM) et ses désagréments (maux de ventre, migraine, lassitude, etc.), et est caractérisée par un besoin de prendre soin de soi, de se tourner vers l’intérieur (à l'image de l'automne où la nature ralentit), mais aussi par une grande lucidité et une envie d’organiser voire d’évacuer.
Il n’est pas normal de ressentir des maux de manière trop importante et marque ainsi un déséquilibre hormonal.
Pourquoi est-il important de comprendre son cycle menstruel ?
En apprenant à identifier les différentes étapes de votre cycle ovulatoire et les signaux de votre corps, vous pouvez mieux comprendre votre cycle ovulatoire, que vous soyez dans une démarche de contraception plus naturelle ou dans un projet d’agrandir votre famille.
Cela vous permet également de :
1. Détecter les anomalies
Un cycle trop irrégulier, des douleurs sévères ou des règles abondantes peuvent signaler un trouble comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), l’endométriose ou un déséquilibre hormonal.
2. Optimiser sa fertilité
Connaître ses périodes fertiles est crucial pour les femmes souhaitant concevoir. L’ovulation est le moment où la fécondité est maximale.
3. Adapter son mode de vie
Les hormones influencent l’énergie, l’humeur et la performance. En suivant son cycle, il est possible d’adapter son alimentation, son entraînement sportif et ses routines de soin.
Information importante, la qualité du cycle ovulatoire en cours est le résultat de ce qui s’est passé trois mois avant. C’est pour cela que l’on dit souvent qu’il faut préparer le terrain sur 3 mois, car le cycle en cours est en fait celui qui se prépare depuis 3 mois !
Comment se déroule le cycle menstruel sous pilule ?
Il est fréquent d’entendre que la pilule contraceptive vient réguler le cycle menstruel. Mais c’est faux ! Sous pilule, le cycle est mis en pause, car l’ovulation est bloquée : et, oui, c’est tout « l’intérêt » de prendre un contraceptif hormonal.
La pilule va ensuite imiter le cycle naturel chez la femme, grâce aux saignements provoqués tous les 28 jours ; saignements qui ne sont pas des règles, mais seulement une hémorragie de privation due à la semaine de pause. D’ailleurs, les femmes qui prennent la pilule en continu n’ont généralement plus leurs règles.
Ainsi, si vous avez des soucis liés à votre cycle menstruel (cycle irrégulier, syndrome prémenstruel, endométriose, phase folliculaire trop longue…), la pilule ne vient pas réellement les régler, mais les camoufle (elle peut néanmoins être une béquille nécéssaire, et je vous comprend !).
Et voici, j’espère que cet article vous aura aidé à comprendre le fonctionnement de votre cycle ovulatoire. Une belle machinerie où encore une fois on se rend compte que le corps est incroyablement bien fait :)
Comments